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Une nouvelle appellation en Bourgogne?

Posté le mardi 16 décembre 2014 11:25 par Eric Merny Actua,  Bourgogne

Une première remarque est peut-être que le consommateur n'attends pas de nouvelle appellation en Bourgogne. Surtout quand il est déjà marqué par la complexité de la région Bourgogne, qui rendra cette appellation encore un peu plus complexe pour le non-connaisseur.

Les grandes maisons de commerce d'autre part, tout comme la Confédération des appellations des vins de Bourgogne ont une vision différente. Ils aimeraient créer une nouvelle appellation sous le nom de Côte-d'Or. La Côte d'Or, bien qu'elle existe déjà comme une région étant la fusion de la Côte de Nuits et la Côte de Beaune, mais maintenant elle ne peut pas être utilisé comme une appellation pour le vin.

D'où vient cette envie? Tout d'abord, parce que rien n'a changé depuis trop longtemps dans la région et les producteurs ont fait face à trois millésimes sans cadeaux pour les vignerons et les grandes maisons de négoce en vins. Le rendement est très faible de toute façon, la qualité était variable selon les derniers millésimes. 2014 par exemple sera qualitativement très agréable, mais avec un rendement très faible, en 2013 la qualité et le volume était très faible. Dans des petits millésimés, il est peut être utile pour une grande maison en particulier, d'assembler les petits rendements de plusieurs vignobles et donc mettre un Côte d'Or sur le marché. En outre, les maisons de négoce sont probablement aussi des bénéficaires de cette nouvelle appellation proposée, car ils ont souvent des nombreux petits vignobles dans des appellations diverses et auraient de cette manière une possibilité de mettre un nouveau vin sur le marché en tant que concurrent pure et simple des plus petits acteurs. Et finalement, on revient à l'argent, parce que en faisant ce type de vin permet de diminuer les couts de production d'une façon importante.

Les pièges…

Il reste encore pas mal de pièges pour obtenir une reconnaissance officielle de cette nouvelle appellation ...

Comment vont-t-ils définir la délimitation géographique de cette nouvelle appellation?

Clairement souhaitée pour le consommateur, mais aussi par le dégustateur de vin expérimenté et les petits producteurs. Tous les villages viticoles pourront utiliser ce nom ou certains en seront exclus? En d'autres termes, vont-t-ils faire coïncider cette nouvelle appellation avec la Côte D'Or actuelle, donc un sorte de fusion de la Côte de Beaune et la Côte de Nuits ou vont-t-ils rendre encore plus complexe la situation? À l'heure actuelle l'ambiguïté est maintenue.

Quelle réglementation s'appliquera à cette nouvelle appellation?

On parle d'une légère diminution du taux de rendement autorisé, c.à.d. de 2HL / ha inférieure aux appellations régionales (soit 66 hl / ha pour les blancs et 58 hl / ha pour les rouges). Est-ce qu'ils croient vraiment qu'on arrivera à nous convaincre que 2HL de moins par ha donnera vraiment un plus grand vin que sa variante régionale? Ici, il y a de sérieux doutes sur le bien-fondé de cette initiative. Il semble que ce petit changement est surtout inspiré par le fait de proposer une toute petite différence pour justifier une nouvelle appellation, et de limiter la perte financière pour le producteur.

Et le dernier obstacle mais peut-être le plus grand est déjà cité ci-dessus: est que les consommateurs attendent vraiment une appellation qui signifie en fait rien d'autre que un vin produit avec des raisins provenant des régions Beaune et Nuits…Est-ce que cela va convaincre les consommateurs de la qualité? En d'autres terms vont-ils acheter cette nouvelle appellation? A mon avis, le vin de Bourgogne ne peut que convaincre les consommateurs en apportant la qualité et non pas en apportant une uniformité sans caractère spécifique sur le marché. De la façon dont les choses sont mises en place, il me semble que ce sont de très grandes maisons de commerce (et pas nécessairement celle qui visent la qualité) qui veulent bénéficier d'économies d'échelle, de frais de commercialisation et de frais production réduits et même peut-être d'un prix plus élevé pour une bouteille de qualité moyenne. Ils auront encore du travail en Bourgogne pour nous convaincre de la valeur ajoutée ou cette nouvelle appellation deviendra une histoire sans sens comme celle des "Vins du Sud" dans le Languedoc-Roussillon, également un méli-mélo sans valeur ajoutée pour le consommateur.